jeudi 16 août 2012

[Cinéma] "Les Saphirs" de Wayne Blair



"Les Saphirs" de Wayne Blair
Distribué par : Diaphana Distribution


En quelques mots : Australie, 1968, 3 soeurs aborigènes : Gail, Cynthia et Julie participent à un concours de chant, dans un pays empreint de racisme et d'idées préconçues sur les aborigènes.  Recalées sans surprise de ce concours, tout n'est pas perdu, puisque Dave, musicien looser et encore saoule de la veille reconnait immédiatement leurs talents. Sous l'impulsion de Cynthia ils vont alors tenter de décrocher leurs places pour une tournée au Vietnam. Pour cela, Dave décide de leur faire chanter la seule musique qui convienne, selon lui : la SOUL musique ! Mais Cynthia ne se voit chanter qu'avec leur cousine blanche Kay, qu'elles n'ont pas vu depuis des années... La légende des "Sapphires" est en marche...

  • En deux mots : chant  & rencontre
  • En une question : Oser l'aventure pour aller vers son destin ou pour se découvrir ?

SPOILER MINIMUM

Tiré d’une histoire vraie « Les saphirs », n’est pas une adaptation mais une histoire qui m’a beaucoup touché, alors je partage ! :)



« Les Saphirs » de Wayne Blair est l’adaptation d'une pièce écrite par Tony Briggs, qui s'est inspiré directement de la vie de sa propre mère, de sa tante, et de deux de leurs cousines. Il est également le scénariste de l’adaptation cinématographique. Difficilement classable, "Les Saphirs" n’est ni une comédie, ni une douce romance, ni un film d’action, ni un road moovie. Il est un peu tout cela à la fois. Un film que l’on regarde l’air de rien sans voir s’écouler les minutes mais en battant le rythme des chansons qui passent sur l’écran.

Mais au delà de l'histoire racontée ici, « Les Saphirs » est aussi un film profondément touchant pour les faits qu’il dénonce. C'est l'histoire dans l'Histoire. Et ici l'histoire de l'Australie et les enlèvements d’enfants blancs dans les réserves australiennes. Une découverte pour ma part. En pleine guerre du vietnam l’Australie doit aussi toujours faire face aux enlèvements des enfants noirs à la peau blanche : Les générations volées. Des enfants retirés de leurs familles juste parce qu’ils n’ont pas la même couleur de peau… Des enfants d’Aborigènes australiens de mère noire et de père blanc qui furent enlevés de force à leurs parents par le gouvernement australien jusqu’en 1969 et placés de force dans des familles blanches, pour les élever comme des blancs. Sombre épisode, peu connu, de l’histoire australienne.

Le film s'ouvre sur 4 petites filles qui chantent sur un camion/scène... 4 petites filles qui chantent et qui font la fierté de la réserve où ils vivent. 3 sœurs, Gail, Julie et Cynthia diamétralement opposés et une cousine, Kay qui chantent d’un même cœur la country et les chansons de leurs cultures aborigènes. Mais Kay à la peau blanche et sera une de ses enfants "volés"...

Laissées le jour de l'enlèvement nous les retrouvons bien des années plus tard. Lorsqu'un jour la grande sœur, Gail, souhaite participer à un casting "chant" avec une de ses 2 sœurs, Cynthia. Mais Julie, bien que la plus jeune et déjà maman, ne l'entend pas ainsi, elle veut faire le casting. Directement immergé dans l'histoire, on doit prendre le train en route et on découvre les caractères bien trempés de chacune dans un rythme dynamique qui n'est vraiment pas pour déplaire. Mais surtout l'on retrouve Kay... Non, non promis je dis pas tout...

Le reste de l'histoire s'enchaîne donc ensuite très vite et l'on rencontre Dave, un animateur-musicien complètement looser, pas encore remis de sa cuite de la veille et qui vit dans sa voiture, MAIS qui saura voir le potentiel des filles et leur fera chanter, la seule musique qui pour lui est importante : la Soul music. Il sera alors leur billet d'entrée pour ce qu'elles souhaitent le plus : partir de la réserve et chanter....

Mêlant images d’archives et séquences musicales dans une mise en scène simple et efficace, le rythme est plaisant et l'ont suit avec beaucoup de plaisir les aventures de ses 4 jeunes femmes et de leur manager lorsqu'ils s’envolent tout les 5 pour le Vietnam et se découvrent les uns et les autres. Au même moment où ils font également face à l’horreur de la guerre du Vietnam tout en redynamisant les troupes de leurs présences et de leurs voix. La Soul résonne et swingue pour elles et pour les soldats… Elles sont toutes des voix de dingues !! Frissons garantis !

Vrai bonheur pour les oreilles, « Les saphirs » donnent envie de bouger et surtout pousse aux sourires face à ses 3 sœurs aux personnalités attachantes. Mais aussi face à Kay et le pianiste (Chris O"Dowd,  que je commence à croiser souvent ses derniers jours entre "Friends with kids" et "mes meilleures amies" et je dois dire que j’aime de plus en lus ^^ ) comme Gail on est séduit peu à peu l’air de rien.

Un premier film pour Wayne Blair, mais un film très réussi ! Je conseille sincèrement de découvrir ce film qui porte bien son nom : un vrai petit BIJOU ! On rit, on sourit, on est émue, on est transporté par la musique...
Un grand petit film qui nous embarque l’air de rien et dont l’on découvre la fin les larmes aux bords des yeux, chopés par le destin de ses 4 femmes… Le final est tout bonnement GÉNIAL !

En bref : “ Un film qui "soul", un film qui résonne de plein de petits riens. Un petit regal, vrai, sincère et beau ! Chris O"Dowd est so charming! ”



Morceaux choisis / Citations :
« Toi t’es une maman ours »


P'tites infos + (source): 

Origines théatrâles et familiales

Avant de devenir un film, Les Saphirs était une pièce de théâtre, jouée à partir de 2005, et écrite par Tony Briggs, qui est également scénariste de l'adaptation cinématographique. Pour son histoire, l'auteur s'est inspiré de la vie de sa propre mère, Laurel Robinson, de sa tante Lois Peeler, et de deux de leurs cousines, Beverley Briggs et Naomi Mayers. Ces quatre filles aborigènes ont réussi dans les années 60 à partir au Vietnam, et à chanter pour les troupes américaines, puis elles sont devenues un groupe à part entière, qui connut un joli succès.

Sur un air de Soul

Témoignant de l’avènement d'un groupe de musique soul, il était normal que Les Saphirs possède une bande originale digne des années 1960 qu'il dépeint. De grands morceaux sont ainsi présents dans le film, tels que "I Heard it through the Grapevine", "I can't help it", "Land of a Thousand Dances" ou "Whatta Man".

Exclusivité vietnamienne

Le tournage s'est déroulé du mois d'août au mois de septembre 2011 en Australie et au Vietnam, plus particulièrement à Hô-Chi-Minh-Ville, anciennement connue sous le nom de Saïgon. Les Saphirs est d'ailleurs le premier film sur la guerre du Vietnam dont le tournage fut autorisé dans la ville, et cela depuis plus de 10 ans !

Casting de Saphirs

Pour trouver les quatre demoiselles qui allaient incarner le fameux groupe des Saphirs, les producteurs et le réalisateur ont auditionné plus de 150 filles, qui devaient répondre à des critères très précis, comme le souligne la productrice Kylie Du Fresne : "On voulait quatre tempéraments bien distincts, elles devaient être aborigènes et il fallait qu’au moins une d’entre elles soit une chanteuse exceptionnelle. Il fallait également trouver le juste équilibre entre les voix des quatre actrices, ce qui est aussi important que la performance des actrices". Leur choix s'est finalement porté sur Deborah Mailman, déjà présente dans la pièce de théâtre d'origine, Shari Sebbens, Miranda Tapsell et Jessica Mauboy, cette dernière interprétant elle-même les chansons dans le film.

Premier film

Les Saphirs est le premier long métrage de Wayne Blair, auparavant réalisateur de deux courts métrages récompensés (dont The Djarn Djarns, qui remporta l'Ours de Cristal au Festival de Berlin 2005), et de nombreux épisodes de séries télévisées, notamment pour Lockie Leonard.

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