vendredi 4 octobre 2013

[Livre] "Struck" de Chris Colfer





« Struck» de Chris Colfer
Chez Michel Lafon

En quelques mots : Philippe Carson vit à Clover, il a 16 ans et n’a qu’une envie quitter la petite ville et la petite vie qu’il mène en attendant d’aller à la fac. Entouré d’une mère sous médicament et alcoolique depuis le départ de son père, de camarades de lycée qui ne l’aiment pas beaucoup, Philippe n’en a que faire, il sait que son avenir est ailleurs. Il veut être journaliste et a un plan de carrière tout établi. Mais pour être admis dans la fac de son choix, il doit créer un magazine littéraire. Mais sans amis pour l’y aider, il va devoir mettre en place quelques stratagèmes pour pousser les élèves à y participer. Et quoi de mieux que le chantage ?



  • En deux mots : ambition & chantage
  • En une question : Est ce que le chantage est un problème ou une solution?


SPOILER MINIMUM



J'ai découvert le livre "Struck" par sa sortie au cinéma dans les salles françaises et par quelques copines qui n'arrêtaient pas de me parler du film de Chris Colfer. Bon ça ne me disait trop rien, oui je ne regarde pas Glee... Mais comme c'est une adaptation j'ai été comme à ma bonne (?) habitude curieuse de lire le livre. Et je dois dire que j'ai eu la bonne surprise de découvrir que c’est un livre assez ironique et plus complexe qu’il n’y parait au départ. 

« Struck » c’est l’histoire d’un adolescent, Philippe Carson qui vit à Clover. L’auteur nous fait découvrir son histoire à la première personne. Philippe nous explique donc ce qu’est son quotidien et surtout nous montre toute la condescendance qu’il a vis-à-vis de tout ce qui l’entoure. Philippe prend tout le monde de haut. Tout le monde, sauf sa grand-mère qui n’a pourtant pas d’autre mémoire que celle des 6 dernières minutes écoulées… Entouré d’une mère alcoolique et d’un père absent, Philippe n'a finalement de repère que lui même et tout tourne logiquement autour de lui... Et il pense depuis son plus jeune âge que son avenir est en dehors de la ville. Son parcours est pour lui tout tracé. Mais ce qu'il prend pour un don, une supériorité est elle vraiment naturelle?

De toute façon, sa mère ne l'entend pas ainsi et détourne le courrier de la fac de Northwestern qu'il attendait tant et  qui devait lui ouvrir grand les portes de son avenir. Lorsqu'il le découvre, il va alors devoir réaliser un projet personnel au sein de son lycée pour valider son inscription. Lui vient alors l'idée de réaliser un magazine littéraire. Mais comment faire un magazine littéraire impliquant d'autres élèves du lycée lorsque l'on est la risée de tous et que l'on a aucun ami... Pas franchement le plus apprécié du lycée il va donc devoir trouver un moyen détourné pour les obliger à participer à ce projet. Quoi de mieux que de faire chanter ses camarades de classe afin qu’ils y participent ? Malin il saura déniché la faille de quelques élèves... Homosexualité cachée, tromperie, secrets, l’adolescent va alors se croire le plus malin, mais l'est-il vraiment?…

Le rythme est bon, l’écriture fluide et ironique, l’auteur nous donne les détails de la personnalité de Philippe de manière délicate et agréable. Pourtant on n'arrive jamais vraiment à le trouver sympathique, mise à part peut être dans les dernières pages.

"Struck" est au final une vison assez sombre de l'adolescence et de tourment que l'on peut traverser... Un livre qui créée la surprise lorsque l'on le lit mais qui s'oublie assez vite... Je reste pourtant curieuse de découvrir sa mise en image au cinéma. Chris Colfer interprétant lui même le rôle de son héros Philippe Carlson.

Et puis petit anecdote, j'ai eu un petit coup de coeur au cours de ma lecture,  puisque j'ai pu noter un clin d’œil très sympa à un de mes acteurs favoris lorsque le héros dit :
« Je me sentais comme Hulk. (Le Hulk joué par Mark Ruffalo, pas les autres.) »

En bref : Un roman bien écrit, ironique et distrayant mais dont l’on perd assez vite le souvenir. Un lycéen qui perd tout, puis gagne mais gagne t’il vraiment ? La morale est sauve et la fin inattendue, mais bon, au final on apprécie moyennement le personnage principal même si finalement on le plaint, mais sans vraiment l’aimer…

Morceaux choisis / Citations :


«Soyons francs. Allez au coin de Rien et de Nulle Part,  tournez à gauche et vous tomberez sur Clover »

« Depuis l’âge de huit ans, quand on me demande ce que je veux faire quand je serais grand et que je réponds : « Rédacteur en chef du New Yorker », on me regarde avec le même air… que si j’avais dit « trucideur de dragons » ou « joueur de golf travesti ».

« Comme vous avez pu le deviner, moi aussi je suis un de ces gamins cyniques venus d’une famille décomposée. »

« Jusqu’à l’âge de dix ans – quand j’ai vu un jour les parents d’un ami-, je n’avais jamais compris que les gens se mariaient parce qu’ils le voulaient ou parce qu’ils s’aimaient. J’avais toujours cru que c’était un peu comme une convocation. Vous receviez une enveloppe par la poste qui vous disait où, quand et avec qui vous alliez devoir vous reproduire. »

« Ca prouve qu’il y a toujours quelqu’un, quelque chose, quelque part, si on garde les yeux ouverts. »

« -Eh bien, ce n’est pas un dîner s’il n’y a pas un truc qui contribue à détruire les fondements de mon enfance, dis-je »


« - Je dois retourner à l’album de promo. Les souvenirs ne se font pas tous seuls, ajouta-t-elle.
-       En fait, si, justement ! m’exclamai-je en le regardant comme si elle avait perdu la tête. Mais j’imagine que tu veux que tout le monde se souvienne d’une version de toi en quadrichromie. »

« J’imagine que même à cette époque j’avais pensé que se moquer du rêve de quelqu’un était une des choses les plus cruelles qu’on puisse jamais lui faire. »

«  Les jeunes et les rêves sont comme des bébés tortues sur une plage. Leurs œufs éclosent et elles doivent se précipiter vers l’eau avant de se faire bouffer par les oiseaux. Nous avons tous les yeux rivés sur l’eau, mais il n’y a que quelques bienheureux qui y arrivent sans dommages. La vie a ses façon de fondre sur nous et de nous piquer les forces et les espoirs qui nous motivent. »

« Je ne m’étais jamais préparé à échouer, alors j’ai échoué à me préparer. »
« Je faisais le deuil de mon avenir. »

« Je crois que j’étais tellement occupé à essayer de me faire entendre que je n’ai jamais cherché à l’écouter. »

« A grand-mère : Il était une fois un garçon qui volait »

« Comme une bonne idée, la vie s’écoule rapidement. Elle vous frappe et essaie de s’échapper, et cherche à s’exprimer d’une façon ou d’une autre.»

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