mercredi 11 juin 2014

[Livre] "Les grands-mères" de Doris Lessing


« Les Grand-mères” de Doris Lessing
Chez J’ai Lu

En quelques mots : Sur la terrasse d'un café dominant la baie de Baxter's teeth, deux familles, qui semblent n'en former qu'une, se prélassent au soleil. Roz et Lil, les grands-mères, toutes deux d'une grande beauté sont entourées de Tom et Ian, leurs fils, et de leurs petites-filles. La perfection offerte à l'admiration de tous. Jusqu'à ce que Mary, la femme de Tom, surgisse ivre de colère, jetant une ombre sur ce tableau idyllique.

  • En deux mots : amour & lien
  • En une question : sacrifier un amour est ce aussi aimer?

SPOILERS MINIMUM

A nouveau j'ai découvert l'existence de ce roman "Les grands-Mères" de Doris Lessing par le film qui allait sortir au cinéma adapté par Anne Fontaine avec Robin Wright et Naomi Watts : "Perfect Mothers". Aimant déjà ses deux actrices, je réalise que le film est réalisé par une française, forcément cela m'intrigue un peu plus.

Les grands-mères est un petit livre qui peut bousculer un peu votre quotidien. Pourquoi petit? Tout simplement parce qu'il fait 95 petites pages... Mais qui contiennent plus de force et de questions que certains romans de plus de 500 pages.

"Les grands-mères" c'est l'histoire de deux femmes, deux amies dont l'amitié est née alors qu'elles étaient petites filles et qui sera plus forte que tout. Les années passent, elles épousent des hommes qui paraissent les rendre heureuses mais qui surtout ne cherchent pas à les séparer. Elles ont à quelques mois d'écart deux fils... L'une devient veuve, l'autre divorce et deviennent alors presque inconsciemment l'homme de l'autre. Mais à l'heure où leurs fils deviennent des hommes à leurs tours, des sentiments nouveaux naissent...
Roz est la femme forte, la plus solide, la plus libre, son fils Tom est un homme sûr de lui.
Lil est la plus fragile, la plus à l'écoute, son fils Ian est à son image. Perturbé par la mort de son père il s'est rapproché rapidement de Roz, de son énergie et de sa joie de vivre.
Tom et Ian sont élevés comme des frères, amis par la force des choses. Les uns et les autres vivant en voisins, presque ensemble.

Un jour d'été de duos inattendus vont se former... Doris Lessing créée alors une atmosphère douce et tendre mêlant passion et raison sans jamais porter un jugement ou sans jamais pousser le lecteur à en avoir un. L'auteure ne parlant alors que d'amour. Des liens d'amour qui iront parfois au delà des interdits que peuvent imposer la société et qui traverseront les années. Un lien indestructible entre ce quatuor qui va pourtant en souffrir en silence et par lequel on peut se poser beaucoup de questions. Les plus forts sont ils ceux que l'on croit? aimer c'est aussi se sacrifier? aimer c'est aussi savoir désaimer? les plus forts sont ils vraiment ceux que l'on pense? les plus raisonnables sont t'ils les moins aimant?.


Un livre qui se lit très vite mais qui reste en tête bien plus longtemps... Et nous, nous aurions fait quoi?

Je n'ai pas encore vu le film, mais je me demande si Anne Fontaine a su faire naitre les mêmes émotions au fil des images qu'au fil des pages. J'espère que oui... A suivre, dès que j'aurais vu le film !


En bref : Une histoire forte de 2 femmes qui s'aimeront au delà des mots. 2 femmes si différentes et si semblables. 2 mères, 2 choix, 4 destins liés... Une histoire d'amour intense à la frontière de l'interdit mais qui ne l'est pourtant pas...



Morceaux choisis / Citations :

« Alors que Lil jetait un regard pur et grave sur le monde, Roz trouvait à plaisanter sur tout. Mais c’était chic de penser et de dire « comme des sœurs », et aussi « on croirait qu’elles sont jumelles » ; c’était agréable de trouver des ressemblances là où il n’y en avait peut-être aucune, et cela continua au fil des trimestres puis des années scolaires. »

« Ce sont les enfants que les regards suivent, plus leurs parents. »

« Ces deux femmes superbes, de nouveau réunies comme si les hommes n’étaient jamais entrés dans l’équation, allaient et venaient avec, à leurs côtés, les deux beaux adolescents : l’un plutôt délicat et poétique avec ses boucles décolorées qui lui retombaient sur le front, l’autre robuste et athlétique, inséparables comme l’avaient été leurs mères au même âge. »

« Pourtant, l’un était victime d’une calamité qui le rongeait, tel un cancer, tandis que l’autre essayait en vain d’imaginer ce qu’était le poids du chagrin. »

« Elle avait l’impression d’avoir littéralement tout perdu en l’espace d’une semaine. Mais elle n’était pas portée sur l’introspection : elle était comme Tom, qui était toujours surpris par ses émotions quand il était obligé d’y réfléchir. »

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